Le curé flashé fait reconnaître sa bonne foi
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Le curé flashé fait reconnaître sa bonne foi
TRICOT (oise) JEUDI. Le père Loïc Corlay a finalement été remboursé de la pénalité d’amende dont il estimait ne pas être responsable après avoir été flashé sur une départementale en mai 2010. | (LP/Frédéric Noury.)
Verbalisé pour un excès de vitesse qu’il conteste, un prêtre de l’Oise a remué ciel et terre pour obtenir le remboursement partiel de ses amendes.
Il aura fallu toute la détermination du père Loïc Corlay pour que son honnêteté soit enfin reconnue. Flashé au volant de son Ford Transit à 9 places puis sanctionné d’une majoration alors qu’il avait réglé l’amende, le curé de Tricot, commune du Plateau picard, a dû alerter le ministre du Budget pour obtenir enfin gain de cause. Aujourd’hui, il dénonce ce qu’il qualifie de « magouilles ».
« Le 17 mai 2010, je circulais sur la D938 en direction de Beauvais quand j’ai franchi le radar fixe de Fouquerolles, que je connais, raconte l’homme d’église. J’ai passé le village le nez sur le compteur. Or, deux jours plus tard, j’ai reçu un avis d’amende pour avoir prétendument roulé à 57 km/h, vitesse ramenée à 52 km/h. On me réclamait 90 €. »
Des doutes sur le radar
Le prêtre est sûr de n’avoir pas roulé trop vite. Il s’interroge d’autant plus sur la fiabilité du radar qu’il reçoit des témoignages d’autres automobilistes circonspects. « Ce piège à chrétiens serait-il mal réglé pour faire de l’argent? » questionne-t-il avec humour. Malgré tout, il s’exécute et rédige le jour même son chèque de 90 €. Près de trois mois passent sans que celui-ci ne soit encaissé. « Deux jours avant le terme du délai de paiement, je reçois mon chèque avec un petit papier indiquant : Renvoyez-nous ce chèque sans rien ajouter, enchaîne le père Corley. J’ai compris alors que j’allais être hors délais et que cela me serait facturé. A mon retour de vacances, j’avais en effet dans mon courrier un avis de pénalité de 300 € ! Je l’ai réglée mais en expliquant que j’étais prêtre et que j’allais dénoncer cet abus. »
Début octobre, le curé de Tricot reçoit un chèque de 15 € de trop-perçu. « L’amende maximum pour ce type de délit est de 375 €, précise-t-il. Avec mes chèques de 90 et 300 €, je dépassais de 15 € la somme autorisée. C’était Encaisse et tais-toi. Aussi, j’ai écrit à M. Baroin, le ministre du Budget. » A la mi-décembre, Loïc Corlay reçoit enfin une lettre du centre de recouvrement de Rennes (Ille-et-Vilaine) reconnaissant l’erreur. Et voici peu de temps, il a trouvé dans sa boîte aux lettres un chèque de 285 € adressée par le centre breton pour effacer la pénalité.
« Voilà qui démontre le procédé, déduit le prêtre. Une femme m’a indiqué qu’elle avait été victime de faits similaires, et on lui réclame 526 € d’amendes qu’elle ne peut payer. C’est du brigandage! » Convaincu d’avoir roulé un peu en dessous de 50 km/h à Fouquerolles, le père Corlay est quasiment sûr que le radar est réglé pour se déclencher à une vitesse inférieure à celle annoncée. « Il est capital de vérifier son bon fonctionnement, exige-t-il aujourd’hui. Et surtout que les victimes contestent : quand la Bastille est de nouveau à prendre, on ne demande pas la permission… »
SOURCE : Le Parisien - Frédéric Noury
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