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Leur spécialité : plonger en eaux troubles

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Leur spécialité : plonger en eaux troubles Empty Leur spécialité : plonger en eaux troubles

Message par Emergency Jeu 26 Mai - 20:09

Leur spécialité : plonger en eaux troubles Polnge10

Ce jour-là, cinq plongeurs s'entraînent à Barges. Il leur a fallu une vingtaine de minutes pour rejoindre depuis Lille ces anciennes carrières belges. Deux d'entre eux s'équipent des pieds à la tête. Et hop : ils plongent dans l'immense lac d'eau froide, surveillés par deux coéquipiers en combinaison. Eux chronomètrent le départ, l'arrivée, les paliers effectués par les camarades disparus sous l'eau : c'est parti pour une demi-heure d'immersion.

Ce qui est intéressant dans ce type d'exercice, « c'est principalement les conditions. À 40 mètres, il fait 3 à 4 degrés et surtout c'est le noir total. On est désorienté, on a du mal à se repérer dans l'espace, on perd tous nos repères. En fait, on perd l'équilibre des yeux, des pieds et des oreilles », explique Olivier Delebarre, leur chef et responsable de la spécialité plongée pour le Nord. Puisqu'il ne reste rien pour se situer dans l'espace, il faudra toucher un mur ou le fond de l'eau, ou alors se donner la main pour s'orienter. Après une demi-heure d'immersion, le corps de ces hommes palmés ressemble « à une bouteille de coca : il a inspiré de l'air sous pression ». Alors pour remonter, il faut y aller mollo, palier par palier, et sans précipitation, « sinon c'est l'accident ».
Ne pas céder à la panique


C'est une drôle de spécialité que d'être plongeur chez les pompiers. On se fait vacciner contre la leptospirose (autrement appelée « maladie du rat »). On peut aussi se retrouver coincé sous l'eau : un plongeur, par exemple, raconte qu'il s'est retrouvé bloqué dans un chariot de supermarché. Il précise que « dans ce cas, il ne faut surtout pas paniquer », mais continuer à respirer de façon régulière dans ce détendeur qui vous rentre dans la bouche et qui vous empêche pourtant de respirer normalement...


Un autre pompier, qui a finalement renoncé à cette spécialité, en garde des souvenirs presque cauchemardesques : « Tu te fais forcément des films quand tu es sous l'eau. Tu ne vois rien du tout, alors tu t'imagines n'importe quoi, que n'importe qui peut surgir à tout moment ».
Et en effet, des rencontres dans les profondeurs aquatiques, on en fait forcément : il y a les mobylettes, les voitures, la vase, les poissons, et puis les corps... Il paraît d'ailleurs que, dans la Deûle, on trouve « tous les bancs qui étaient initialement posés sur la façade de l'esplanade » .
Aux yeux d'Olivier Delebarre, n'est pas plongeur qui veut : « Il faut être prêt à se lever à 3 h du matin l'hiver, à quitter son lit pour se mettre dans l'eau à 4 degrés et pour chercher un cadavre ». L'an dernier dans le département du Nord, 42 pompiers se sont portés volontaires pour valider cette spécialité. Et seuls 7 d'entre eux ont été sélectionnés après une série de tests à Tourcoing et au Luxembourg.


Pendant les trois semaines de formation qui ont suivi, au CREPS d'Antibes, « on les a beaucoup "trempés" dans l'eau, on a sollicité leur physiologie, le manque de sommeil, l'éloignement de la famille, on a poussé les tympans et les sinus à l'extrême ». Le but ultime, de l'aveu d'Olivier Delebarre, c'est d'« user » ces volontaires pour déceler ceux qui ont vraiment envie de continuer. Car à l'écouter, oui oui, il y en a, des raisons de continuer : « Le plongeur apprend la maîtrise de soi et de ses émotions. La rigueur et le travail d'équipe. Il a ce côté baroudeur, cette capacité à accepter des choses particulières... ».


Malgré tout, et on l'a dit, la plongée reste une spécialité. Et le métier de ces hommes, avant tout, c'est d'être pompiers. La précision n'est pas anodine : car en tant que pompier, plongeur ou pas, on doit rester animé par une valeur : celle du prompt secours. Autrement dit, même quand on plonge pour chercher une personne disparue, « on ne doit jamais se dire qu'il est trop tard ». Olivier Delebarre aime le répéter. Il raconte d'ailleurs souvent cette histoire à ses élèves, qui remonte à quelques années : « Un enfant âgé d'une dizaine d'années est resté immergé dans le canal pendant plus d'une demi-heure. Il avait été ficelé par son beau-père. Finalement, il a été repêché. Et après quelques jours de coma, il a fini par se réveiller ».

Source : NordEclair.
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