Un forcené blessé par balle par un gendarme

«Il était 3 heures du matin passées. Mon chien s’est mis à aboyer après avoir entendu du bruit. Je me suis réveillée et j’ai perçu un coup de feu. J’ai d’abord cru que des jeunes s’amusaient avec des pétards… Mais, rapidement, les pompiers sont arrivés en nombre. Il y avait le jeune étendu par terre. »
La scène s’est produite sur la route, tout près de chez cette résidente de La Trinité. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une déflagration a brisé le silence du paisible Vieux-Chemin-de-Laghet, qui prend sa source près du supermarché Auchan.

Couteau de cuisine

Un gendarme en intervention a ouvert le feu. Il a atteint d’une balle à l’abdomen un homme de 36 ans, lequel aurait menacé les militaires avec un grand couteau de cuisine. Ses jours ne semblaient pas en danger.
Tout commence par deux appels téléphoniques reçus par la gendarmerie. A l’autre bout du fil, la résidente du n° 16 du Vieux-Chemin-de-Laghet, apeurée. Elle affirme que son fils est ivre et se montre violent. Au second appel, elle ajoute qu’il la menace avec un couteau.
Deux gendarmes se rendent sur les lieux. C’est alors vers eux qu’aurait été pointée l’arme. Un long couteau de cuisine que l’individu, très excité, brandit devant la maison maternelle. Le chef de patrouille ordonne à sa collègue de tirer avec son Taser (pistolet à impulsion électrique). Sans succès. Enrayé? Inefficace? Quoi qu’il en soit, l’homme n’est pas neutralisé. Redoublant de fureur, il se serait alors précipité arme au poing vers la militaire. Pour la protéger, son collègue gradé tire avec son pistolet automatique 9 mm. Le stoppant net, cette fois.
Touché au ventre, l’homme sera évacué par le SAMU 06 vers l’hôpital Saint-Roch.
Interrogé, le parquet de Nice confirme simplement avoir confié à la section de recherches de Marseille une enquête en deux volets. L’un porte sur une « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de la force publique ». L’autre sur « l’usage d’arme à feu » par le gendarme trinitaire.

Légitime défense?

Ce dernier a-t-il agi dans le strict respect des règles? Était-il en état de légitime défense?
C’est ce que cherchent à déterminer les cinq enquêteurs phocéens, sur place toute la matinée hier. Le militaire auteur du coup de feu a été auditionné dans le cadre d’une garde à vue, comme le veut la procédure en pareil cas.
Le blessé, toujours hospitalisé, n’a pu être entendu à ce stade.
Les premiers éléments laissent à penser que cet homme, actuellement au chômage, aurait bu plus que de raison cette nuit-là.
Les investigations devront préciser les circonstances de cette intervention houleuse, source de toutes sortes de supputations hier dans ce quartier résidentiel.

Source : Nice Matin.