Le ras-le-bol des ambulanciers

par **ActuSecours** Ven 6 Mai - 18:07

Les ambulanciers sortent de leur silence. Selon eux, le mouvement de protestation lancé le 8 avril par les pompiers est infondé et injuste envers leur profession.

Ils n'en sont pas encore arrivés au point d'écrire leur colère en lettre fluo sur leurs ambulances blanches, mais les ambulanciers de la Corrèze en ont marre.

Marre de voir que leur système de garde (H24), élaboré sous l'égide de l'association régionale de santé avec la collaboration du SAMU, est rendu quasi inutile par les pompiers qui s'accaparent tous les transports d'urgence.

Marre de voir les pompiers corréziens revendiquer sur les murs de leurs casernes et sur la carrosserie de leurs véhicules que le transport d'urgence est leur apanage. Marre, aussi, des « provocations verbales et gestuelles » de quelques soldats du feu.
« Que
les pompiers
nous laissent travailler »

Ils ont tenu à le faire savoir hier après-midi à Tulle, dans les locaux de la société Tulle'ambu. « Nous ne sommes pas dans la bataille. On aurait souhaité ne pas répondre aux pompiers, mais on ne peut pas laisser dire tout et n'importe quoi », estime Martine Conjeau, présidente du syndicat des ambulanciers de la Corrèze.

Les hommes et femmes en blanc se sentent mésestimés par les pompiers. « Nous avons suivi une formation avant d'exercer et nous avons une remise à niveau tous les ans. On fait 42 heures par semaine payées 35. On est payé 1.300 euros. On ne fait pas ce métier pour l'argent, mais par passion. Que les pompiers nous laissent travailler », lâche une jeune ambulancière d'Objat.

« Des conventions ont été signées par les pompiers eux-mêmes. Pourquoi ne les appliquent-ils pas ? Pourquoi la puissance publique ne s'impose-t-elle pas ? », questionnent les ambulanciers. Allusion au fait que le préfet qui, après avoir approuvé les conventions, a estimé le 16 avril « que le projet H24 ne pouvait pas être validé en l'état ».

Pour Sébastien Breuil, président de l'association du transport sanitaire d'urgence, « il faut faire confiance au médecin régulateur qui est le seul habilité à pouvoir envoyer une ambulance []. Quand va-t-on parler du patient ? Le plus important finalement est que le médecin régulateur envoie le moyen le plus rapide. Peu importe qu'il soit rouge ou blanc ».

Source : La Montagne.fr