Une infirmière sur deux travaillera jusqu'à 60 ans
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Une infirmière sur deux travaillera jusqu'à 60 ans
Seule la moitié des 200.000 infirmiers de l'hôpital public ont
renoncé à leur retraite anticipée en échange d'un salaire plus élevé.
Les syndicats pointent un déficit d'information ainsi qu'un « profond
malaise » au sein de la profession.
Les infirmiers des hôpitaux publics avaient six mois pour se décider. Entre le 1 er octobre
et le 31 mars, ces quelque 200.000 agents de la fonction publique
hospitalière -à 87 % des femmes - devaient choisir entre deux options,
qui représentaient un choix crucial pour la suite de leur carrière.
Première possibilité, ils conservaient leur statut actuel, en catégorie
B, assorti d'une faible hausse de salaire. Dans ce cas, ils gardent le
droit de partir à la retraite plus tôt : 55 ans actuellement, 57 ans
après l'entrée en vigueur de la réforme des retraites. Deuxième option,
la catégorie A. La hausse de salaire est alors plus importante, mais en
échange les infirmiers acceptent de partir en retraite plus tard, à 60
ans.
En créant cette nouvelle catégorie,
l'objectif du gouvernement était double. D'abord, reconnaître le
diplôme des infirmiers au niveau de la licence, revalorisation salariale
à la clef. C'était une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy.
Ensuite, les maintenir plus longtemps en activité, alors que se profile
une pénurie : près d'un tiers des agents ont plus de 50 ans.
Les
résultats définitifs ne sont pas encore connus, mais il apparaît déjà
que la moitié seulement des infirmiers ont opté pour la catégorie A.
C'est moins que ce qu'attendait le gouvernement lors du vote de la
réforme l'an dernier. Au ministère de la Santé, on tablait alors sur au
moins deux tiers d'infirmiers en catégorie A, même si aucune estimation
officielle n'a été avancée. « C'est un choix individuel pour chaque infirmier, nous n'avons jamais donné de consigne », insiste-t-on Avenue de Ségur. « On sera certainement proches du 50-50, confirme Philippe Crépel, secrétaire fédéral de la CGT-santé. Sur les 49.000 réponses à notre enquête sur le terrain, seuls 48,5 % des infirmiers ont opté pour la catégorie A. »
« Il n'est pas certain qu'on atteigne les 50 % de catégorie A »,
estime lui aussi Dominique Coiffard (CFDT). Aux Hôpitaux de Paris, on
confirme la même tendance : le résultat final sera proche du 50-50.
Hausses de salaire trop faibles
Comment expliquer ce résultat ? Les syndicats dénoncent d'abord un « déficit d'information ».
Le logiciel de simulation permettant aux infirmiers de calculer leur
hausse de salaire en fonction de l'option retenue est arrivé tard dans
les directions des ressources humaines des hôpitaux. « Beaucoup d'infirmiers n'avaient pas les éléments en main pour faire un choix éclairé »,
juge Didier Bernus (FO). Faute d'une décision écrite, ceux-là sont
restés en catégorie B. Les infirmiers les plus âgés, et donc les plus
proches de la retraite, ont eu, logiquement, tendance à rester en
catégorie B. D'autant qu'ils peuvent, tout en étant retraités de la
fonction publique, continuer à travailler dans une clinique ou
s'installer en libéral. « A contrario, les moins de 30 ans ont opté en majorité pour la catégorie A », avance Philippe Crépel.
Les trois syndicats pointent surtout un « profond malaise » parmi les infirmiers du public pour expliquer leur choix. « Nombre
d'entre eux restent attachés à la retraite anticipée, seule
reconnaissance de la pénibilité de la profession aujourd'hui », assure Didier Bernus. « Les hausses de salaire consécutives au passage en catégorie A sont souvent trop faibles pour emporter l'adhésion », ajoute Philippe Crépel.
Source : Les échos.
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