Ambulances privées : un secteur qui bouge

De gauche à droite, Jocelyn et Christine Gandon (les co-gérants d'Assu Flers), Antoine, Jérôme et Marc (3 des 4 salariés de l'entreprise).

À partir de 2012, les ambulances devront garantir des gardes d'urgence en semaine. Pour préparer cette échéance, Jocelyn Gandon vient de lancer Assu Flers, qui ne fait que de l'urgence.

Entretien

Jocelyn Gandon, président du syndicat des ambulanciers de l'Orne, co-gérant d'Assu Flers, et gérant des ambulances Gandon.

Qu'est-ce qu'Assu Flers ?

Il s'agit d'une ambulance dédiée à l'urgence préhospitalière, que nous avons créée, ma femme et moi, au début du mois de janvier 2011. L'entreprise compte quatre salariés, et une ambulance de catégorie A, c'est-à-dire équipée pour faire de l'urgence. Nous travaillons sur ce que nous appelons le « secteur 2 » : Flers, Athis-de-l'Orne, Tinchebray et Messei.

Quelles différences avec les autres ambulances ?

Nous sommes les seuls à ne faire que de l'urgence, de jour comme de nuit, à la demande du 15 ou d'un médecin généraliste. Nous sommes les seuls à Flers et même en Basse-Normandie. Par urgence, nous entendons le transport vers l'hôpital, mais pas le retour à domicile. Les six autres ambulances du secteur de Flers font également, pour certaines, de l'urgence. Mais en plus, elles font du transport classique, un patient qui va voir un spécialiste par exemple. Certaines ont également des activités spécifiques, comme le transport de corps, c'est le cas de Sauques.

Pourquoi l'avoir créée ?

Nous anticipons le 1er janvier 2012. À cette date, les ambulances devront s'organiser pour assurer des gardes d'urgence en semaine, du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h. Ce n'est pas le cas actuellement mais un décret du 5 mai 2009 va les rendre obligatoires. Si aucune ambulance n'est disponible, le préfet pourra éventuellement prendre un arrêté de réquisition. Alors, autant anticiper. Dans l'Orne, cette obligation vaudra pour les trois principales agglomérations que sont Flers, Argentan et Alençon. Les ambulances des deux autres villes sont également en train de préparer cette échéance.

Quel était le fonctionnement avant Assu Flers ?

Depuis 2003, il existe déjà des gardes de nuits, de week-ends et de jours fériés obligatoires. Elles sont réalisées en alternance par les différentes ambulances, selon un tableau de gardes établi par la préfecture. Pour la journée, en revanche, le tableau était vide. Du coup, quand le 15 recevait un appel, le permanencier devait contacter toutes les ambulances pour savoir si l'une d'entre elles était disponible. En cas de réponse négative, il y avait « carence ». Et c'était aux pompiers de se déplacer. Nous sommes donc en train de mettre en place un tableau de gardes de jour, qui seraient assurées en alternance par Assu Flers et par les autres ambulances qui le souhaitent. Ce tableau permettra au 15 de savoir qui appeler en priorité.

Pourquoi cette réorganisation de l'urgence ?

Derrière cette réforme, il y a la volonté de mieux répartir les tâches entre les ambulances privées et les pompiers. Depuis quelques années, le secours à personnes a pris une très grosse part dans l'activité des pompiers, alors que c'est la raison d'être des ambulances. Ce n'est qu'un juste retour à la normale, avec en prime, des créations d'emplois. Pour le moment, on peut dire qu'Assu Flers a toute sa place dans le paysage de l'urgence à Flers. Depuis début janvier, nous réalisons de nombreuses sorties.

Source : Ouest-France.